La fin de « Des centaines de castors » expliquée et le résumé du film : qu’arrive-t-il à Jean ?

L’existence d’un film comme Des centaines de castors en 2024 est une merveille. Comment pouvez-vous le dire autrement, étant donné que cela ressemble à quelque chose qui a été réalisé à une autre époque – quand les films cinématographiques étaient très différents – et, surtout, sans mots ? Penser que le réalisateur Mike Cheslik a effectivement réalisé un film (presque) muet à micro-budget qui s’inscrit tout à fait dans la lignée des Looney Tunes mais qui a aussi une nette influence du Midwest, compte tenu du sujet et des décors, est étonnant ! Et le fait que cela fonctionne plutôt bien est surprenant, mais aussi rassurant pour les cinéastes qui envisagent de faire quelque chose d’incroyablement différent. Des centaines de castors, c’est ce qui peut arriver quand quelqu’un fait réellement preuve de courage.

Spoilers à venir

Que se passe-t-il dans le film ?

Si vous lisez ceci, je suppose que vous êtes ici seulement après avoir regardé le film. Si vous ne l’avez pas encore fait, c’est ici que vous pouvez mettre cet article de côté et trouver un moyen de regarder le film. Il est difficile de comprendre l’histoire de ce film, du moins pendant la première demi-heure. Ce n’est que lorsque notre héros, un homme nommé Jean (comme le dit le générique), est séduit par la fille du marchand, qu’il trouve un but et que le film a une histoire.

Non pas que l’histoire importe beaucoup dans Hundreds of Beavers, car même sans cela, ce que vous voyez à l’écran est sacrément drôle. Pendant la première demi-heure, ce film ne fait qu’ajouter de la vigueur au genre de la comédie burlesque. Tout ce que nous voyons, c’est ce vendeur d’Applejack essayant de survivre dans la nature. Et il ne va pas très bien. Il est incapable d’attraper du poisson ; ses tentatives pour obtenir des œufs sont toutes vaines, et il y a cet oiseau qui n’arrête pas de le narguer. Sans oublier que même le vent la nuit continue de changer de côté et continue d’éteindre le feu. Il est évident que Jean est un perdant classique, du moins pour le moment, ce qui fait vraiment rire. Mais pour Jean, ce n’est pas du tout amusant, surtout avec les castors autour. Les castors sont les véritables méchants du film et constituent la plus grande menace. Et il y en a littéralement des centaines. Chaque fois que Jean les voit, ils transportent toujours des bûches quelque part. Les castors continuent de harceler Jean en lui volant sa nourriture et en créant toutes sortes de ravages.

La première demi-heure de Hundreds of Beavers fonctionne comme un court métrage très charmant et prolongé. L’histoire démarre lorsque les autres personnages sont introduits dans le récit. Avec Jean rencontrant le marchand, sa fille, alias le fourreur, et l’expert en trappeur de fourrures, l’histoire démarre. La première rencontre de Jean avec le marchand et le fourreur est plutôt gênante, grâce à son apparence, mais elle se transforme néanmoins pour lui en un « coup de foudre ». Le fourreur semble aussi l’apprécier. Mais Jean a un défi devant lui, celui de plaire au commerçant d’abord. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il peut demander la main du fourreur.

Jean parvient-il à déjouer les Castors ?

Bien sûr, Hundreds of Beavers raconte l’histoire d’un homme qui tente de conquérir le père de sa bien-aimée – quelque chose que nous avons probablement déjà vu dans tant de choses auparavant. Mais il ne s’agit clairement pas d’une chose banale lorsqu’il s’agit de sa fabrication. On ne voit pas tous les jours des êtres humains jouer au castor (également aux chiens, aux loups et aux lapins) en costumes. De son approche très caricaturale au monochrome étrange, le film de Cheslik est une merveille à tous points de vue. Il est donc tout à fait naturel que le récit se transforme en une sorte de jeu vidéo, du genre où vous devez terminer quêtes après quêtes pour remporter le gros prix. Le marchand a mis en place un tableau composé de différents prix en fonction de ce que vous lui apportez, et sur ce tableau, le prix final se trouve être une alliance. Mais il est obligatoire de gagner tous les autres prix avant même de tenter de le faire.

L’expert en trappeur de fourrures s’approche en fait assez près du ring. Cela n’a probablement aucun sens pour Jean de faire équipe avec ce type, qui est son rival potentiel, mais Hundreds of Beavers n’est clairement pas le genre de film qui doit avoir un sens à tout moment. Ainsi, le trappeur s’en prend aux castors, et il prend également Jean sous son aile. Alors qu’il semble avoir tout sous contrôle, l’homme meurt tragiquement aux mains des castors. Jean survit et prend sur lui de s’occuper des castors. Un autre récit de jeu vidéo commence là où vous avez un autre plateau, où Jean doit allumer du feu, abattre des arbres, espionner les loups (et ne pas se faire prendre), attraper les poissons avec un appât (qui doit être l’un des les moments les plus drôles de tout le film), et accomplissez de nombreuses autres tâches pour gagner des points – et oui, nous le voyons aussi, tout comme dans un jeu vidéo. Il lui arrive également de rencontrer un indigène fumeur de pipe au milieu de tout cela, ce qui ajoute une autre couche de plaisir à l’ensemble.

Et malgré toutes ses limites, Jean continue de broyer et d’apporter des affaires au marchand. Il parvient néanmoins à piéger un castor, et le fourreur s’amuse à le décimer. La romance s’épanouit au milieu d’un hiver rigoureux, alors que la menace du castor reste toujours présente. Jean termine toutes les quêtes fixées par le marchand, mais il n’a qu’un seul moyen de demander les mains de sa fille. Et cela se produit s’il obtient des centaines de castors auprès du marchand – ouais, le nom est si littéral ! Jean n’a donc plus d’autre choix que de suivre les castors dans un lieu qui ressemble beaucoup à leur quartier général. Le mystère des bûches est enfin résolu lorsque nous voyons ce que les castors en font. Jean a beaucoup de mal à s’occuper d’eux, mais comme il s’agit de l’histoire d’un personnage devenu héros à partir de zéro, il y parvient. Regarder tout cela se dérouler est une expérience hilarante pour le public, ce qui est exactement ce que souhaite le réalisateur, je suppose.

Des centaines de castors se termine avec Jean réussissant enfin dans sa quête de l’amour, suivi d’un scénario soi-disant heureux pour toujours. Mais je l’ai déjà dit, pour un film aussi ingénieusement original que celui-ci, l’histoire importe peu. C’est un film merveilleux que vous êtes censé apprécier et rire tout en ayant une tasse de chocolat chaud ou une bouteille de rhum à la main, selon votre préférence. Essayer de lui donner un sens est plutôt inutile, mais j’espère quand même que cet article vous aidera si telle est votre quête.